Au Fenouil à vapeur, la semaine commence un dimanche… Tiens et d’où qu’elle vient la cantine ?
D’un 1er mai bien senti pour que chemine au présent un imaginaire des luttes passées.
Nous étions quatre, il y a 14 ans, Manuela, Marion, Franck et Jean-Marie, à ouvrir les portes de la cantine du Fenouil à Vapeur ; après 6 mois de travaux et d’innombrables coups de mains.
Le souhait de ramener les questions paysannes en ville ; la notion d’entraide ; la nécessité de pétrir un geste collectif ; la douce rêverie de voir des ilots de jardins pirates, éclore ci et là, au sein des dents creuses d’Avignon, furent porteurs de l’élan qui nous traversait.
Impulsion créatrice, elle est au cœur de nos activités, faisant vivre un espace, un lieu dans le creux des dimanches. L’implication à minima que nous travaillons à susciter, c’est l’existence de cette journée.
On y cultive le faire ensemble pour manger ensemble. Une journée se déploie, déroulant plus de temps qu’il n’en faut pour préparer un repas, ouvrant des intervalles propices à la rencontre.
La saison s’épluche sous nos yeux, fruits, légumes, céréales… cultivés avec soin, à l’abri des poisons.
C’est la table qui poursuivra l’ouvrage, rapprochant les mangeurs et dissipant pour un soir, l’âge, le genre, la classe, les origines… sur le temps partagé d’un besoin premier.
La musique partage en frère/soeur, et mêle encore davantage la tambouille en cours, dans les fumets du chaudron que nous souhaitons bouillonnant, joyeux, excessif, grinçant, loin d’hypocrites politesses.
Le rendez-vous du dimanche soir a pris son assise dans le bouche à oreille, tout autant que la fragilité sur laquelle il repose ; le choix assumé d’exister toutes ces années sans salariat, ni subvention.
Atelier de cuisine populaire et taverne au coût modeste, elle a quelque chose de la scène primitive du premier repas ; un foutu bazar où l’on festoie sans omettre le chaos planétaire.
Aussi nous aimerions pouvoir dire, que la semaine commence par un jour de repos où l’on fait ensemble.